› Villeréal Saint-Simon : LE MATCH
La tête sur le billot, Saint-Simon avait imaginé gagner à Villeréal pour chasser le couperet de la relégation. Mais, dans le combat limite auquel leur adversaire les a forcés, les avants Jaune et Bleu ne se sont pas échappés. Et l'attaque, enfin inspirée, a pulvérisé le rêve auvergnat !...
Malgré le retour, depuis la "B", de plusieurs anciens – Mathieu Chenu, Barou, Feltre et même Ricaud – le jeune paquet villeréalais ne pouvait pas tenir la comparaison en matière de densité physique, pas plus que d'expérience. Mais là où les Villeréalais sont forts, c'est dans l'abnégation. Dans leur obstination à revenir au combat. Leur entêtement à tenir tête, même quand les casques s'entrechoquent. C'est d'abord là que les Jaune et Bleu ont gagné leur match, dimanche. D'autant plus réconfortant que c'est là qu'ils l'avaient perdu, par défaut, à Monflanquin.
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Car les Saint-Simoniens n'étaient pas venus à Léo Cheyrou offrir leur tête en sacrifice. Ils pensaient posséder une carte à jouer : mettre la pression, déstabiliser chaque fois que possible un adversaire dont ils avaient estimé que la jeunesse et le manque de gabarit constituaient une double faille. Ce sont donc les Auvergnats, héritiers du toss et du vent favorable, qui s'installèrent dans le camp villeréalais. Et ceci de façon durable puisqu'il fallut serrer les rangs durant 10 minutes avant d'établir ses bases de l'autre côté de la ligne médiane. Entretemps, Saint-Simon avait eu l'occasion d'ouvrir la marque (6e) par son ouvreur sur pénalité des 40m en face.
C'est une pénaltouche (12e) dans les 22 m auvergnats qui allait allumer la première mèche. Feltre décoiffait l'alignement. Les avants villeréalais stérilaisaient le regroupement. Pimpin servait Getto qui délivrait le ballon à hauteur pour Miossec lancé plein fer. Le centre déchirait les 2 rideaux et pointait malgré l'opposition de trois adversaires (5-0 ; 13e). 
Trois minutes plus tard, Cassang sur 30 mètres (photo ci-contre, à dr.) semait la panique plein champs. Getto servait Feltre au pied qui appelait sur l'aile opposée. Les supporteurs applaudissaient : leurs protégés osaient leur jeu. Les noirs s'employaient à ralentir la libération des ballons, ce qui fournit l'occasion à Benji de régler sa mire avec justesse (8-0 ; 18e). Au contraire de Fargues, l'ouvreur adverse, qui pour un grattage gourmand (20e) puis un hors-jeu de ligne (29e) manqua deux pénalités depuis la ligne des 22 ! Entre temps, Miossec, Cassang, Jibé avaient mis la panique à plusieurs reprises. Le jeune talentueux N°8 villeréalais, objet dans le combat de toutes les attentions auvergnates, y laissa définitivement des plumes et dut quitter ses copains (27e).
Les gestes d'antijeu se multipliaient. Systématiques sur la libération, à la sortie des rucks ou des mêlées. Pimpin devait batailler ferme. C'est sur une énorme quille de Julien Getto (31e) que les Jaune et Bleu allaient dégonder la barrière. A la réception, l'arrière visiteur relâchait la balle devant ses pagelles. De la mêlée pour l'USV, la balle giclait au ras.Cette fois-ci, ce n'était pas Miossec mais Anthony Duluc qui déboula plein badin (photo ci-contre, à g.). Quand la défense de Saint-Simon retrouva ses esprits, il était trop tard, Benji passait la transformations (15-0 ; 33e). Pour autant les Villeréalais n'ateint pas sereins. On les vit, jusqu'aux citrons, chercher l'inspiration et bricoler des solutions improbables comme cette permutation de pilier entre Escande et Auzeral qui fit hurler le banc et les mit en danger (37e). Il fallait apporter quelques réglages simples pour asseoir la confiance.
Dominique Bargues fut précis : « plus bas et mieux liés en mêlée, être patient autant dans l'introduction que dans l'exploitation du ballon dans la largeur, aller chercher sur les impacts, soigner les plaquages...» Aussitôt dit, aussitôt fait. Ce fut sans doute l'essai illustrant le mieux le potentiel de l'attaque jaune et bleue. On avait repris depuis 2 minutes. Sous une nouvelle quille de Getto, Fargues dévissait son dégagement et c'est la meute villeréalaise qui héritait du ballon sur les 50 m. Charge, regroupement, emballage, re-fixation. Pimpin, Getto, Grasset enchaînaient, Mauvrit intercalé ouvrait le couloir pour Anthony Duluc qui résistait à deux Auvergnats. Même en mauvaise position, Benji transformait (22-0 ; 45e). "Léo Cheyrou" exultait, à juste titre ! 
Les 20 minutes suivantes allaient être très chahutées et l'on comprend difficilement que M. Lasanavères n'ait pas sévi. Car sur la remise en jeu, Saint-Simon déclencha une générale. Chaque point de rencontre fournissait l'occasion d'un nouvel accrochage. Saint-Simon était dominé, Saint-Simon était dépassé, Saint-Simon était vexé. Et mauvais perdant... Les avants Jaune et Bleu refusant de se soumettre, une nouvelle générale éclata et Alex Vincent, au sol, pris pour punching-ball, dut sortir définitivement (photo ci-contre). L'arbitre administra un double carton jaune, le jeu reprit et avec les gestes de mauvais esprits.
Alors la révolte des Jaune et Bleu soudain explosa. Cédric Duluc – lui aussi sujet de toutes les attentions auvergnates – mit le feu à la pelouse. Tous ou presque touchèrent la balle, jusqu'à la chage de Johan Mourany, Miossec au relais, puis Christ et Fornasier, enfin, pour parachever le boulot dans un slalom sur les derniers 20 mètres (27-0 ; 65e). Les garçons avaient la rage. Sur la remise en jeu, ils mordaient à nouveau dans le ballon. Pimpin Duluc, encore, Anthony, Grasset avaient mis du vide dans les regards des Cantalous. Du regroupement le jeu repartait, mais Getto renversait, déséquilibrant la défense visiteuse. Au bout de la ligne, Fornasier était encore au rendez-vous pour le cinquième et dernier essai que Damien Grasset transformait. La performance aurait mérité un double bonus !...
